Les délires du comte de Bodieu

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Noms de rue aucun

J’aime raconter, dans l’enceinte du Camp des Rouëts l’histoire des personnages qui ont marqué le village de Bodieu avant la création du site : Saint Joseph d’Arimathie, Saint Clair, Saint Judicaël, Corsold. Une vingtaine de légendes traversent les siècles, l’histoire continue...

Un nouvel épisode des nouveaux noms de rue est survenu le samedi 5 octobre 2024 après que Monsieur le Maire par intérim m’ait remis en main propre, sa lettre contenant mon certificat de modification d’adresse....

...dûment signé avec le cachet de la mairie de Mohon. Le conseil municipal vient de m’attribuer une adresse qui me laisse sans voix et me plonge dans un profond délire. Les documents officiels aux quels j’ai pu avoir accès tendent à prouver que le comte de Bodieu ne serait plus l’ancien propriétaire du manoir. Ce serait moi-même. Je vis désormais comme si j’étais l’heureux gagnant du super-loto. Des instants que je savoure, car je les vis comme dans un rêve ne sachant pas comment je serai au réveil. Féru des nombreuses légendes de mon village qui ont traversé les siècles, c’est en fait tout simplement de nouvelles pages qui méritent d’être écrites.

L’histoire des noms de rue remonte à 10 ans. Les épisodes précédents sont transcrits sur mon site internet ; . Je n’ai personnellement pas participé aux manifestations des gilets jaunes et à la campagne « on marche sur la tête » qui consiste à retourner les panneaux des noms de communes avec qui leur transcription en breton dans une région qui n’a jamais parlé breton. Je comprends toutefois ces évènements au regard des directives que nous imposent la technocratie parisienne. J’expliquais d’ailleurs dernièrement à notre député que s’il voulait en finir avec les directives absconses, il y avait une meilleure solution que de continuer à laisser croire que la Bretagne n’avait pas évolué depuis que Jules César s’y était cassé le nez. Il suffirait d’offrir à chaque haut fonctionnaire une résidence dans un petit village de notre belle campagne pour qu’ils découvrent le bien-être d’une vie simple et saine.



Hélas, 

Nous avons à Mohon l’honneur d’avoir une seule municipalité du département du Morbihan qui applique à la lettre certaines parties des lois technocratiques parisiennes, mais en ignorant certaines parties qui auraient pu aider la population. Lorsque j’étais adjoint à la Mairie de Mohon, les maires du Porhoët savaient discuter ensemble pour une juste interprétation des lois. Aujourd’hui, les communes sont regroupées sur la grande ville de Ploërmel pour qui les habitants des communes de campagne restent des ploucs. Un maire d’une commune voisine me disait dernièrement regretter le regroupement actuel des communes. Il aurait fallu créer une communauté de communes uniquement composés de communes rurales. Je ne pense pas que cela aurait amélioré les choses. En effet, j’avais été impliqué en tant que président local dans les deux syndicats d’eaux et d’électricité dans leur regroupement au niveau de département du Morbihan. Nous étions les pionniers en France. Les premières versions des statuts avaient été rejetées. Chaque représentant avait une raison personnelle. Mon collègue de Mauron voulait continuer à vendre l’eau du robinet en bouteille, car la forêt de Brocéliande produit une eau d’une excellente qualité. Mon collègue de Ploërmel était sous la menace de l’effondrement de la digue du Lac au Duc et devait partager la responsabilité avec des organismes qui n’avaient pas de pouvoir. Nous avons travaillé sur des statuts qui ont permis de répondre à chaque spécificité des communes du département quelque soit leur taille. Aussi nommé vice-président sur Ploërmel, j’ai pu assister au lancement de la rénovation de la digue du Lac au Duc. Cette opération ne serait plus possible aujourd’hui. Les technocrates parisiens ont eu vent de l’efficacité des 2 syndicats départementaux. Ils ont décidé de généraliser sur l’ensemble de la France avec un même statut imposé selon le droit républicain en occultant toutes spécificités locales.

Mes activités professionnelles me permettent de comprendre comment on peut arriver à complexifier la gestion des adresses des particuliers. J’ai été embauché en 1972 à EDF-GDF. Il était vital que chaque client paie ses consommations. De nombreux clients déménageaient sans payer. Nous avions un seul fichier pour tous les clients. J’avais proposé d’écrire une requête informatique pour retrouver les nouvelles adresses des délinquants. Le résultat fut édifiant. Hélas, certains mauvais payeurs ont fait jouer leurs relations pour interdire cette atteinte à la vie privée. La facture a été lourde. Il a fallu créer 90 ateliers informatiques séparés pour réaliser un fractionnement territorial du client. Ma requête n’a fonctionné qu’une seule fois.

Plus tard, je suis devenu expert à l’AFNOR pour adapter les normes internationales des annuaires à la France. Nous avions une très bonne collaboration avec les experts de France Telecom (aujourd’hui Orange)., puis expert au CIGREF, Club informatique des grandes entreprises françaises pour un bon usage des normes d’annuaire. Les entreprises se souciaient peu des libertés individuelles. Le premier grand logiciel commercialisé était canadien. J’aurai pu rencontré au CIGREF mon homologue de France Telecom. Mais si m’apercevait dans la salle de réunion, il fallait demi-tour. Il avait interdiction de me rencontrer. Il ne fallait pas que nos fichiers d’adresses puissent communiquer.

En France, on respecte les droits de citoyens et les lois européennes rajoutent une couche. Ce respect de l’intimité des mauvais payeurs conduit à des situations rocambolesques. Ainsi lorsque vous faites intervenir un service pour notre raccordement à l’électricité, votre dossier passe dans différents services internes. Ces services pourraient être tentés de faire de la prospection téléphonique. Ces services ont donc interdiction de conserver les traces des dossiers en transit, même pour les affaires en cours. J’en ai fait plusieurs fois l’expérience. J’avais pris rendez-vous pour le raccordement du transformateur des lotissements Beau Soleil de Mohon. Dès que j’ai été informé d’un retard de la livraison d’une semaine, j’ai appelé le service concerné pour décaler d’une semaine l’intervention. Mon interlocuteur m’a déclaré qu’il ne pouvait accéder au dossier. « L’équipe viendra sur place le jour fixé et constatera l’absence du transformateur et vous contactera ». Le problème est le même pour les particuliers. Plusieurs fois, j’ai connu des entreprises en création qui avaient fait une première demande de raccordement électrique et qui souhaitaient une puissance plus importante. C’était impossible, pour des raisons de confidentialité. Les services électriques du Maghreb ont toutes vos coordonnées pour vous proposer les avantages fixées par la République Française alors que les entreprises françaises ne vous connaissent plus. Lors d’un colloque à Rennes, je m’étais retrouvé à discuter avec la directrice nationale d’Enedis, le directeur départemental du Morbihan et le président de Morbihan Energie. Nous avions plusieurs différents à clarifier. La directrice nationale avait proposé de créer une agence chargée du suivi des dossiers. Quand ça ne marche pas, on rajoute une couche.

Revenons à l’actualité. En lisant les écrits d’un Maire d’une commune voisine qui a l’expérience des dossiers complexes, j’ai découvert la carte établie par nos chers technocrates parisiens pour piloter les déploiements des nouveaux noms des rues fixés au 1er juin 2024. Je suis tombé sur un village de cette commue qui comportait plusieurs maisons sans aucune voie d’accès. Ce Maire a, sans doute, fait le même constat que moi. Il n’avait pas le nom à définir puisqu’il n’y a pas de rue sur la carte. Plus tard je constatais une même conclusion pour la quasi-totalité des maires de Morbihan. Nos technocrates parisiens sont, semble-t-il, restés sur la description de la Bretagne de Jules César dans la Guerre des Gaules. Il n’y a pas de chemins identifiés dans l’intérieur de la Bretagne. Jules César a mis 2 ans à construire des bateaux pour lancer ses attaques militaires par l’Océan Atlantique.

Notre aventure des noms de rue a eu un précédent. Il y a dix ans, l’opération s’était limitée à numéroter les maisons des villages. Madame le Maire de Mohon, a pris de partie de numéroter les maisons selon le traditionnel cadran solaire, en continu. L’opération aurait pu se passer sans histoire. Un grain de sable est venu perturber le déploiement dans les GPS. Le géant américain Apple fut la seule entreprise à fournir les bonnes adresses sur ses Iphones. Pour les pompiers, la gendarmerie, le SAMU, et tous les appareils sous androïd, vous étiez orienté en plein champ. J’avais donc signalé ce désastre au Maire. Je pense qu’elle a dû se démener contre vents et marées, car huit ans plus tard en janvier 2024, Mohon devenait une des premières communes où les automobilistes pouvaient faire confiance à leur GPS. Mais personne ne le savait ; même pas la municipalité de Mohon. Pour moi la loi de 2022 devenait caduque. Nous étions sauvé : Les pompiers et le SAMU pouvaient nous trouver. J’ai pris rendez-vous avec le Maire de Mohon pour lui dire qu’il pouvait économiser les 35000 € destinés au nommage de rue. Mais le bulledozer était en route avec la situation que certains mohonnais déplorent. De nouvelles pancartes ont jailli dans les campagnes sans que personne ne sache quelle adresse il faut donner. Même les cartes d’Orange n’ont pu être mis à jour. Faudra-t-il encore attendre 8 ans pour que les boîtiers annoncés de la fibre optique soient posé à la bonne adresse ?

Les lois sur la liberté des citoyens et leur vie privée interdissent l’usage d’internet pour connaître les biens des citoyens. Dans le passé, il suffisait de consulter le cadastre par internet pour identifier ses voisins, on pouvait organiser une fête de voisins en n’oubliant personne. Désormais on ne connaît pas le nom des voisins, du moins par les circuits officiels. Pire même les officiels ne savent plus qui est qui. Lire une carte n’est pas évident pour tous, surtout quand elle n’est pas à jour.

Pour moi le manoir de Bodieu est une erreur. Pour la Municipalité, elle est garante du droit et a forcément raison. Je me plais donc à me rallier à sa cause et à savourer son somptueux cadeau. Mais cela ne va pas durer, viendra l’heure des impôts. Est-ce que j’aurai droit à une révision. Le meilleur pour moi serait une interprétation différente des plans : Sur la carte des technocratiques parisiens, le numéro de mon habitation actuelle pointe sur le hangar ouvert aux quatre vents de ma voisine.

Malgré tous mes délires, je souhaite bon courage aux notaires qui devront dans les années futures rectifier les erreurs provoquées par la technocratie parisienne face aux désenchantements des héritiers. J’ai repéré une mohonnaise, mère d’une famille nombreuse qui vit encore dans sa longère. Elle se voit attribuer un simple cabanon, inoccupé depuis le décès de son propriétaire le 6 janvier 2017.

Je n’a donc pas à me plaindre. J’apprécie la complaisance de voisins qui me replonge dans un passé révolu en m’offrant les fruits de leur maigre récolte.


Rebondissement

Le 11 octobre matin je trouve dans la boîte à lettre un erratum m'invitant à passer à la Mairie. Il y a un décalage dans le fichier.

Il y a bien une erreur flagante. Selon le cadastre sur internet que je consulte après lecture du courrier, je vivrais actuellement dans un squate sans numéro, alors que je paie des impôts locaux.

Par contre, le village de Bodieu disparaît des adresses. La mairie n'avait écrit au 1 impasse du Comte, Bodieu, 56490 Mohon, sur le fichier internet, elle devient 1 impasse du Comte, 56490, Mohon.

Pour tout controle, il suffit de consulter le cadastre sur internet : https://public.geofoncier.fr/



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